Il existe plusieurs critères. Le premier est la qualité de sa formation. En effet, seul le titre de psychothérapeute est protégé en Suisse et est réservé aux psychologues ou psychiatres qui ont suivi une formation complémentaire en psychothérapie de minimum 5 ans. Ainsi, les personnes se présentant comme thérapeute spécialisé en psychologie, expert en psychothérapie, coach de vie, etc. n’ont pas de formation adéquate pour faire de la psychothérapie. Tout comme les psychologues (sans le titre de spécialisation de psychothérapeute) qui n’ont uniquement suivi le cursus universitaire de psychologue sans la formation continue qui est axé sur la thérapie. Les troubles psychologiques sont nombreux, complexes et très différents d’une personne à l’autre. C’est pourquoi il est très important de choisir quelqu’un qui a une bonne formation. Le titre FSP (Fédération Suisse des Psychologues) ou FMH (pour les psychiatres) sont un gage de formation adéquate tout comme le titre de « psychothérapeute reconnu au niveau fédéral ». De plus, seuls les personnes correctement formées et ayant le titre de psychothérapeute peuvent être remboursés par l’assurance complémentaire.
Le second critère est l’orientation de la psychothérapie. On dénombre classiquement quatre courants en psychothérapie: humaniste (ou Rogérien, ou centré sur la personne), psychodynamique (ou psychanalyse), systémique et cognitivo-comportementale. La thérapie humaniste est basée sur l’écoute active et bienveillante du client. Elle a permis le développement de techniques psychothérapeutiques de base utilisées dans presque toutes les approches. Le courant psychodynamique est la version plus moderne et courte de la psychanalyse. Ce courant a pour objectif de traiter la source du problème se situant souvent, selon cette approche, dans l’enfance ou dans l’histoire familiale. Cette approche est à conseiller pour des personnes cherchant plutôt à se connaître ou à travailler en profondeur sur des difficultés (qui ne sont pas des troubles au sens du DSM-5 ou de la CIM-10). L’approche systémique est surtout adaptée pour les prises en charges des familles et des couples qui n’ont pas de troubles. Elle permet de replacer l’individu dans son histoire familiale et de déterminer son rôle au sein du système (le couple, la famille nucléaire ou la famille élargie). Finalement, la thérapie cognitivo-comportementale est à conseiller pour les personnes souffrant de trouble psychologique. C’est une thérapie à visée de réhabilitation (guérir une maladie psychologique), qui se veut brève. On y travaille dans l’ici et maintenant dans un rapport collaboratif entre le thérapeute et le patient.
Le troisième critère a prendre en compte est la formation initiale. Les psychologues ont suivi un cursus universitaire de 5 ans purement en psychologie. Ils sont les seuls habilités à faire passer des tests (QI, neuropsychologie, personnalité ou autre). Les psychiatres ont suivi une formation de médecine puis se sont spécialisés en psychiatrie. Ils sont les seuls habilités à donner des médicaments et à être remboursés par l’assurance de base.
Finalement le quatrième critère et, à mon sens le plus important, est le feeling. La psychothérapie est avant tout une relation entre un thérapeute et son patient. Pour qu’elle soit efficace, il faut que ces deux partenaires collaborent et aient confiance l’un envers l’autre. Ainsi, je vous conseille de vous poser ces questions à plusieurs moments dans la thérapie: « est-ce que mon thérapeute m’écoute réellement avec bienveillance et attention? », « est-ce que la thérapie suit l’évolution que je voudrais? », « est-ce que j’ai confiance en mon thérapeute? », « mon thérapeute me semble-t-il compétent? »,… Si vous répondez « non » à l’une de ces questions, je vous encourage à en parler avec votre thérapeute. Il peut arriver, au cours de la thérapie, que le thérapeute se montre plus directif par exemple, et que vous soyez moins confortable avec cela mais, vous devriez en tout temps, savoir que les techniques mises en place sont dans votre intérêt. En cas de doute, n’hésitez pas à en parler et, le cas échéant, à changer de thérapeute. De même, vous devez vous sentir accueilli par votre thérapeute, à l’aise le plus rapidement possible. C’est un critère important pour pouvoir oser parler de tous vos problèmes, même les plus inavouables 😉